

Autriche: Microsoft sommé à la transparence sur les données
L'autorité autrichienne de protection des données a ordonné à Microsoft d'accorder aux utilisateurs de son logiciel éducatif l'accès à leurs données, estimant que le géant américain avait violé le droit européen.
"La décision met en lumière le manque de transparence de Microsoft 365 Education", a déclaré vendredi Felix Mikolasch, avocat spécialisé en protection des données de Noyb, une ONG de protection des utilisateurs.
"Il est presque impossible pour les écoles d'informer les élèves, les parents et les enseignants de ce qui se passe avec leurs données", a-t-il ajouté dans le communiqué.
L'autorité autrichienne de protection des données a confirmé avoir rendu sa décision mercredi, mais n’a pas donné plus de détails.
None of Your Business (Noyb) représentait une mineure et son père, qui avaient déposé en 2024 une plainte contre l'entreprise, accusant son logiciel éducatif Microsoft 365 de tracer illégalement les élèves et d'utiliser leurs données à des fins propres.
Ils soupçonnaient Microsoft d'installer des cookies qui collectent des données de navigation et sont utilisés à des fins publicitaires, une pratique qui affecterait probablement des millions d'élèves et d'enseignants à travers l'Europe.
Alors que Microsoft ne répondait pas aux demandes d'accès aux données liées à son logiciel éducatif, l'entreprise "a tenté de transférer toute la responsabilité aux écoles locales" ou à d'autres institutions nationales, a déclaré Noyb.
Microsoft a répondu dans un communiqué envoyé à l'AFP que l'entreprise examinerait la décision et déciderait "des prochaines étapes en temps voulu".
"Microsoft 365 respecte toutes les normes et les établissements peuvent continuer à l'utiliser en conformité avec le RGPD", le Règlement général sur la protection des données de l'UE, a-t-il assuré.
Noyb a lancé plusieurs actions en justice contre des géants de la technologie, incitant souvent les autorités de régulation à agir contre des violations du RGPD.
Il a déposé plus de 800 plaintes dans diverses juridictions au nom des utilisateurs d'Internet.
P.Lefevre--JdCdC