

Le G7 veut une "désescalade" entre Iran et Israël
La guerre entre Israël et l'Iran promet de dominer lundi la réunion du G7, au défi de trouver un positionnement commun autour de l'imprévisible Donald Trump.
"Je pense qu'il existe un consensus en faveur d'une désescalade" parmi les dirigeants rassemblés dans les Rocheuses canadiennes, a dit le Premier ministre britannique Keir Starmer.
"Nous ferons une proposition visant à rédiger un communiqué final sur ce sujet, dans lequel nous soulignerons une nouvelle fois que l'Iran ne doit en aucun cas entrer en possession de matériel pouvant servir à la fabrication d'armes nucléaires", a pour sa part annoncé le chancelier allemand Friedrich Merz, signalant que le texte affirmerait aussi "le droit légitime de l'État d'Israël à se défendre".
Tout l'enjeu sera de convaincre le président américain, qui oscille entre laisser-faire face à l'offensive israélienne, entrée dans son quatrième jour, et appels à une reprise des négociations diplomatiques avec Téhéran.
Donald Trump, qui n'a guère de patience pour les longues tractations diplomatiques, s'est dit ouvert à une offre de médiation du président russe Vladimir Poutine, allié de l'Iran, une perspective que le président français Emmanuel Macron a sèchement rejetée.
Les Européens voudraient plutôt convaincre le président américain de faire pression sur son homologue russe via de nouvelles sanctions, dans l'espoir de mettre fin aux hostilités en Ukraine, attaquée par la Russie en février 2022.
- Ukraine -
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, également attendu au Canada, a dit vouloir parler avec son homologue américain de l'achat par Kiev de matériel militaire à Washington, une perspective à laquelle l'ancien promoteur immobilier, adepte de la diplomatie transactionnelle, pourrait être sensible.
Sur l'Iran comme sur l'Ukraine, l'hôte de la réunion, le Premier ministre canadien Mark Carney, aura pour mission d'éviter un étalage des divisions entre les membres de ce club réunissant sept des principales démocraties industrialisées: Allemagne, Royaume-Uni, Canada, Etats-Unis, France, Italie et Japon.
Un premier test aura lieu lundi matin lorsque Mark Carney et Donald Trump, qui menace d'assommer le Canada de droits de douane quand il n'évoque pas ouvertement une annexion du pays, se retrouveront en face-à-face.
Les dirigeants s'abstiendront de publier une longue déclaration finale - qui fait traditionnellement l'objet d'âpres négociations - et chercheront à privilégier des engagements "courts et concrets" sur divers sujets, selon une source gouvernementale canadienne.
La guerre commerciale lancée par le président américain est un autre sujet de tensions.
- Escalade -
Avant son arrivée au Canada dimanche soir, Donald Trump avait appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord", mais il a aussi évoqué un scénario dans lequel les deux pays "se battraient" d'abord.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a elle indiqué avoir dit par téléphone au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu que la diplomatie était la meilleure solution "à long terme" avec l'Iran.
Quant au conflit ukrainien, le président américain, qui s'est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau eu un échange téléphonique samedi avec Vladimir Poutine. Le président russe lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations.
De leur côté, les Européens veulent convaincre Donald Trump d'annoncer de nouvelles sanctions contre Moscou, visant plus précisément les ventes de pétrole russe.
- "Evitons le protectionnisme" -
Tous les dirigeants veulent aussi aborder la question des droits de douane avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d'au moins 10% sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis, ce dernier a remis en cause les principes du commerce international et menacé le monde d'un ralentissement économique général.
Ce sommet est également un moment important pour le Canada. La dernière fois que le pays avait accueilli le G7, en 2018, la réunion avait été le théâtre d'un accrochage entre M. Trump et le Premier ministre de l'époque, Justin Trudeau.
W.Weber--JdCdC