

La bataille judiciaire autour du déploiement par Trump de la Garde nationale en Californie se poursuit
Le bras de fer judiciaire entre Donald Trump et la Californie se poursuit mardi, devant une cour d'appel qui doit statuer sur le déploiement de la Garde nationale ordonné par le président pour faire face aux manifestations à Los Angeles contestant sa politique migratoire.
Le milliardaire républicain a fait polémique en envoyant ces derniers jours 4.000 soldats de la Garde nationale de Californie dans la mégapole, théâtre de multiples protestations contre une vague d'interpellations musclées de sans-papiers par la police de l'immigration (ICE).
Une décision vivement contestée par le gouverneur de Californie, Gavin Newsom. Le démocrate dénonce une manoeuvre autoritaire et exige de récupérer le contrôle de ce corps militaire, placé à la fois sous son autorité et sous celle du président américain.
Le plan de Donald Trump "est clair: inciter à la violence et au chaos dans les États démocrates, trouver une excuse pour militariser nos villes, diaboliser ses adversaires, continuer à enfreindre la loi et consolider son pouvoir", a-t-il estimé lundi sur X.
"C'est illégal et nous ne le tolérerons pas", a-t-il averti.
Depuis une dizaine de jours, les manifestations à Los Angeles ont été émaillées de violences et dégradations.
Les images spectaculaires de robotaxis incendiés et couverts de graffitis, ainsi que les heurts avec la police, ont notamment conduit Donald Trump à accuser les démocrates locaux d'avoir perdu le contrôle de la ville.
- "Commandant en chef" -
Outre la Garde nationale, le président a également envoyé 700 militaires des Marines, une mesure extrêmement rare dans l'histoire des Etats-Unis.
Mais la violence constatée, limitée à quelques quartiers, est "bien loin" de la "rébellion" invoquée par le gouvernement fédéral pour justifier le déploiement de militaires, a estimé jeudi dernier le juge fédéral Charles Breyer.
Dans une décision de 36 pages, le magistrat a estimé que le recours à la Garde nationale de Californie était illégal et que le gouverneur Newsom devrait en reprendre le contrôle.
Mais l'exécution de sa décision a immédiatement été repoussée jusqu'à mardi par une cour d'appel de San Francisco, le temps qu'elle puisse examiner l'appel du ministère de la Justice.
C'est sur cet appel que la cour doit désormais se prononcer.
Le gouvernement dénonce la décision de première instance comme "une ingérence extraordinaire dans les pouvoirs constitutionnels du président en tant que commandant en chef".
En pratique, la Garde nationale a surtout été employée ces derniers jours pour protéger les bâtiments fédéraux.
Les forces de l'ordre locales ont effectué le maintien de l'ordre lors des manifestations, lors desquelles la police de Los Angeles a procédé à 575 arrestations.
La semaine dernière, Donald Trump a attribué le retour au calme dans la ville à son emploi de la force militaire. Mais le couvre-feu décrété dans le centre-ville par Karen Bass, la maire démocrate de Los Angeles, a aussi pu y contribuer.
Lundi, elle a annoncé une réduction de son amplitude horaire, en dénonçant "le chaos provoqué par Washington".
P.Lefevre--JdCdC