Journal du Club des Cordeliers - Piratage chez Adecco: le principal prévenu, un "intermédiaire immature", plaide sa défense

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Piratage chez Adecco: le principal prévenu, un "intermédiaire immature", plaide sa défense
Piratage chez Adecco: le principal prévenu, un "intermédiaire immature", plaide sa défense / Photo: JEAN-PHILIPPE KSIAZEK - AFP/Archives

Piratage chez Adecco: le principal prévenu, un "intermédiaire immature", plaide sa défense

Au dernier jour d'un procès à plus de 100.000 victimes, la défense du principal prévenu dans le piratage de millions de données personnelles chez Adecco et autres cyber-escroqueries, a plaidé jeudi à Lyon l'"immaturité" d'un simple "intermédiaire", peut-être menacé par de vrais truands.

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La veille, la procureure Amélie Djaoudo avait requis 7 ans de prison ferme contre Timothée Lhomond, 22 ans, "personnage central" d'une "association de malfaiteurs" recrutés pour une "constellation d'escroqueries en ligne (...) très lucratives". .

Ses avocats ont réfuté le terme de "chef" ou de "cerveau", dépeignant plutôt un "intermédiaire" victime de son "immaturité" et d'une propension à la "vantardise".

Lhomond, âgé de 17 à 20 ans pour certaines parmi 20 infractions "en bande organisée", est jugé avec 12 co-prévenus, dans un procès hors-normes avec plus de 6.400 parties civiles défendues par 362 avocats.

Visage juvénile d'une grande pâleur et manifestement éprouvé, il a juré jeudi qu'il se "rend compte aujourd'hui de ces infractions très graves" et "promis de refaire sa vie".

L'arrestation, en 2022, d'un jeune stagiaire puis CDD chez Adecco, qui avait cédé à Lhomond et des complices ses accès à la banque de données personnelles de millions d'intérimaires du géant du travail temporaire, avait été l'élément déclencheur de l'enquête.

Mais Lhomond et d'autres prévenus avaient commencé leurs méfaits en ligne bien avant de les multiplier grâce aux données Adecco et, en plus de particuliers, à escroquer des banques, assurance et organismes d'Etat, comme la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), cette dernière pour 2,2 millions d'euros d'argent public.

Et Lhomond, seul à comparaître détenu, au casier judiciaire vierge, a poursuivi ces escroqueries en prison jusqu'en 2024, grâce à un smartphone.

"J'avais de très grosses dettes et, en prison, on m'a fait comprendre qu'elles n'étaient pas annulées", avait-il plaidé à la barre, sans en dire plus.

"Je le crois", a asséné jeudi son avocate Vanessa Zencker. "Il n'est pas le +cerveau+ de l'affaire décrit par la presse", "pas à l'origine de tout comme le dit le ministère public", "pas le boss comme l'appellent certains co-prévenus".

Il leur assurait qu'il "gérait" des faux comptes mais c'était "par vantardise". Il a été plutôt "un intermédiaire", "confronté à des gens qui font de grosses escroqueries". "Et l'on sait que dans des affaires similaires, il y a des assassinats, du racket et des pressions en prison".

Lhomond est "un poupon", jugé "immature" par l'expertise psychologique, a avancé Solenne Hustache, son autre conseil. "Sept ans ferme, ce serait signer son arrêt de mort", a plaidé Me Zencker, réclamant plutôt une peine couvrant ses 21 mois de détention provisoire et un éventuel sursis, "afin de ne pas le couper de tout espoir de réinsertion".

Mme Djaoudo a requis des peines de quelques mois de sursis à 3 ans ferme pour les 12 autres prévenus.

Le tribunal rendra son jugement le 26 septembre.

R.Renault--JdCdC