Journal du Club des Cordeliers - Le taux du Livret A devrait baisser drastiquement à partir du 1er août

Euronext
AEX -0.91% 914.87
BEL20 0.18% 4506
PX1 0.1% 7774.13
ISEQ -0.44% 11212.43
OSEBX -0.57% 1615.2 kr
PSI20 0.64% 7756.76
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK -0.82% 2520.75
N150 -0.18% 3636.54
Le taux du Livret A devrait baisser drastiquement à partir du 1er août
Le taux du Livret A devrait baisser drastiquement à partir du 1er août / Photo: Denis CHARLET - AFP

Le taux du Livret A devrait baisser drastiquement à partir du 1er août

La Banque de France et le ministre de l'Economie Eric Lombard doivent se prononcer mercredi sur le nouveau taux de rémunération du Livret A, attendu autour de 1,7% à partir du 1er août selon les spécialistes de l'épargne, en nette baisse par rapport aux 2,4% actuels.

Taille du texte:

Ce repli, inédit par son ampleur depuis 2009, serait le deuxième de l'année après une première diminution de 3% à 2,4% le 1er février.

Les Français cumulent plus de 600 milliards d'euros d'épargne sur les Livrets A et les LDDS, plafonnés respectivement à 22.950 euros et 12.000 euros. Ces livrets leur permettent de conserver une épargne garantie, disponible et défiscalisée. Les Français en sont particulièrement friands.

Le taux du Livret A est calculé tous les six mois, mi-janvier et mi-juillet, à partir du taux moyen d'inflation (hors tabac) et d'un taux moyen d'intérêt interbancaire dépendant de la politique monétaire européenne, sur le semestre qui vient de s'écouler. Or ces deux éléments sont en baisse depuis le début de l'année.

L'estimation de 1,7% a été faite vendredi par Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'épargne, et Éric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management.

Un tel taux resterait supérieur à celui de l'inflation de juin, mesurée à 1% sur un an, selon la dernière publication de l'Insee.

Cette baisse à 1,7% offrirait un bol d'air aux acteurs du logement social, qui empruntent au taux du Livret A, et aux banques, qui auront moins d'intérêts à verser aux épargnants en fin d'année.

Eminemment politique, le taux du Livret A a fait l'objet de fréquentes dérogations ces dernières années - principalement au désavantage des épargnants.

- Ménages modestes et nucléaire -

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, et M. Lombard accorderont-ils cependant un "coup de pouce" au taux du Livret d'épargne populaire (LEP), placement réservé aux ménages modestes, dont le taux doit également être annoncé mercredi ? Sa règle de calcul le fixerait en l'état à 2,2%, significativement moins que les 3,5% actuels.

L'argent placé sur les Livrets A et les LDDS est réparti entre les banques (40,5%) et la Caisse des dépôts et consignations (59,5%). Les banques le transforment principalement en crédits à destination des PME et des TPE.

La Caisse des dépôts et consignations (CDC), bras financier de l'Etat, scinde, au sein du Fonds d'épargne, son enveloppe en deux. Une moitié est dédiée à des prêts de long terme au logement social et à destination de la politique de la ville. L'autre moitié est investie dans des titres de dette (principalement d'Etat) et dans des actions de sociétés cotées.

La CDC a été critiquée cette année pour l'opacité de ses placements, dont certains dans des entreprises engagées dans la production de pétrole.

Face à ces critiques, elle répond que son exposition aux énergies fossiles "demeure inférieure à 5 milliards d'euros".

Depuis fin 2024, l'argent du Fonds d'épargne est aussi fléché, via les banques, vers des prêts dédiés à la transition énergétique et écologique.

Il pourrait également être mis à contribution pour financer la relance du nucléaire en France. Et "même si nous finançons les (réacteurs nucléaires) EPR, on aura toujours assez d'argent pour financer le logement social ou les collectivités locales", expliquait le 19 juin sur franceinfo le nouveau directeur général de la "Caisse", Olivier Sichel.

C.Caron--JdCdC