Allemagne : Merz soutient la Commission européenne contre l’acier subventionné de Chine
Le chancelier Friedrich Merz a apporté jeudi le soutien de l'Allemagne aux plans de la Commission européenne pour réduire les importations d'acier subventionné, en provenance de Chine notamment, en recourant, entre autres, à des droits de douane accrus.
"La Commission a déjà formulé des premières propositions, qui vont dans la bonne direction. Je m'engagerai pleinement (pour les) soutenir", a déclaré le chancelier en clôture d'un sommet de crise sur le secteur à Berlin.
L'Europe, en particulier l'Allemagne, fait face aux droits de douane imposés par les États-Unis, et aux "flux commerciaux détournés", notamment en provenance d'Asie et "plus particulièrement de Chine, qui inondent les marchés avec de l'acier subventionné", a souligné le chancelier devant la presse.
"Il est donc nécessaire de mettre en place une protection efficace", a poursuivi M.Merz, qui s'est dit prêt à s'engager pour "réduire les quotas d'importation et augmenter les droits de douane sur les volumes excédant ces quotas", comme Bruxelles l'envisage.
Selon les propositions émanant de la Commission européenne début octobre, les quotas d'importation d'acier étranger qui peuvent être importés chaque année dans l'UE sans droits de douane seront réduits de 47 %, à 18,3 millions de tonnes, et les droits sur les volumes excédentaires passeront de 25 % à 50 %.
"Le débat a même porté sur la possibilité d'accélérer le processus avec la France", a souligné de son côté le ministre social-démocrate des Finances et vice-chancelier Lars Klingbeil.
"C'est exactement la bonne voie", a renchéri Jürgen Kerner, vice-président du syndicat de la métallurgie IG Metall.
M. Merz veut par ailleurs s'engager pour protéger des importations de "tous les producteurs ne respectant pas les accords internationaux sur les réductions de CO₂, via le CBAM, le mécanisme de taxation aux frontières".
Lors de ce sommet de crise à Berlin, des représentants d'entreprises et de syndicats ainsi que plusieurs ministres-présidents des régions sidérurgiques ont cherché les voies pour préserver la filière en Allemagne et en Europe.
"Les entreprises traversent une crise existentielle", a martelé le chancelier.
Le conglomérat allemand Thyssenkrupp négocie la cession de sa division acier en difficulté à l'Indien Jindal Steel.
Pour aider le secteur, Berlin veut mettre en place un tarif industriel pour l'électricité, en discussion à Bruxelles, qui pourrait être appliqué dès 2026 en Allemagne.
Cela doit faciliter la transition vers une production d'acier climatiquement neutre.
"Nous devons protéger nos marchés et nos producteurs", a-t-il conclu. M. Merz a salué à cet égard la décision de l'opérateur ferroviaire allemand Deutsche Bahn qui a demandé d'accorder une préférence à l'acier européen pour le renouvellement du réseau ferroviaire.
V.Vincent--JdCdC