Radio France et France TV portent plainte contre CNews, Europe 1 et le JDD
Radio France et France Télévisions ont assigné en justice les médias CNews, Europe 1 et le JDD, dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, pour "dénigrement", a-t-on appris mardi de source proche, confirmant une information du Figaro.
Les deux groupes publics n'ont pas fait de commentaire sur cette action en justice engagée séparément auprès du tribunal des affaires économiques, qui intervient sur fond de conflit avec les médias privés de Vincent Bolloré qui accusent l'audiovisuel public de partialité.
Dans un article publié sur son site, Le Figaro indique que la plainte a été déposée "la semaine dernière" pour "dénigrement", qui "est un grief constitutif de la concurrence déloyale". Il précise que Radio France et France Télévisions "se sont concertés" mais qu'ils ont "agi séparément".
Contactée, la direction de la radio Europe 1 a indiqué "ne pas commenter" ces informations.
Le conflit entre ces deux blocs médiatiques a explosé en septembre dans le sillage de l'affaire Legrand-Cohen, deux journalistes du service public accusés de connivence avec le PS.
Ces hostilités ont été déclenchées par une vidéo diffusée début septembre par le média L'Incorrect, source d'une vive polémique politico-médiatique.
Cette affaire a été amplement commentée sur CNews, Europe 1 et le Journal du dimanche (JDD), qui y ont vu un signe de partialité politique du service public.
France Télévisions et Radio France ont contre-attaqué en saisissant l'Arcom, le régulateur de l'audiovisuel auprès duquel ils ont dénoncé "une campagne de dénigrement".
"La galaxie médiatique de Vincent Bolloré veut la peau de l'audiovisuel public, réclame sa privatisation", avait déclaré Delphine Ernotte Cunci, la présidente de France Télévisions, dans une interview au Monde mi-septembre.
"Il faut admettre que CNews est un média d'opinion. Qu'ils assument d'être une chaîne d'extrême droite!", avait-elle ajouté.
Le patron de CNews, Serge Nedjar, avait réagi en dénonçant un "manque de mesure et de responsabilité de la part de la présidente de France Télévisions".
Après avoir entendu Mmes Ernotte Cunci et Sibyle Veil, présidente de Radio France, sur l'affaire Legrand-Cohen, l'Arcom avait indiqué vouloir "approfondir ses travaux sur l'impartialité du service public".
M.Michel--JdCdC