Ukraine: au moins 14 morts à Kiev, Zelensky dénonce "l'une des pires attaques" russes
Au moins 14 personnes, dont un Américain, ont péri à Kiev dans la nuit de lundi à mardi, dans "l'une des pires attaques" russes contre la capitale ukrainienne selon le président Volodymyr Zelensky, au moment où les pourparlers entre l'Ukraine et la Russie sont dans l'impasse.
Dans un précédent bilan, les autorités municipales avaient évoqué au moins 16 morts, revu à la baisse, après des opérations d'identification.
En fin de journée, les secours ukrainiens ont affirmé qu'un corps supplémentaire avait été retrouvé dans les décombres, établissant un nouveau bilan à Kiev de 14 morts et 117 blessés et précisant que les recherches se poursuivaient.
Cette nouvelle salve de l'armée russe, qui bombarde quotidiennement le territoire ukrainien depuis le déclenchement de son invasion en 2022, intervient en plein sommet du G7 au Canada, où cette guerre est éclipsée par les hostilités entre Israël et l'Iran.
"Kiev a subi l'une des pires attaques" russes avec "plus de 440 drones et 32 missiles", a dénoncé M. Zelensky sur X, affirmant que plusieurs autres régions avaient été visées.
Dans la capitale ukrainienne, "ce fut probablement la nuit la plus infernale dont je me souvienne dans notre quartier", raconte à l'AFP Alina Chtompel, une étudiante de 20 ans.
Selon le ministre ukrainien de l'Intérieur Igor Klymenko, "27 sites" ont été pris pour cible à Kiev.
Au cours d'une frappe nocturne sur le grand port d'Odessa, deux autres personnes ont été tuées et 17 blessées, a ajouté M. Klymenko.
Deux autres personnes sont mortes dans des attaques russes dans les régions de Soumy et de Kherson, selon les autorités ukrainiennes.
- Américain tué -
Des journalistes de l'AFP ont vu au cours de la nuit plusieurs dizaines d'habitants de la capitale se réfugier dans une station de métro du centre-ville servant d'abri. Certains ont dormi sur des matelas, parfois avec leur animal de compagnie.
"Dans l'arrondissement de Solomianski, un citoyen américain de 62 ans est mort dans une maison située en face de l'endroit où les médecins portaient assistance aux blessés", a annoncé, pour sa part, le maire de Kiev, Vitali Klitschko, sur Telegram.
Confirmant ce décès, la porte-parole du département d'Etat américain, Tammy Bruce, a condamné mardi ces frappes et présenté "ses sincères condoléances aux victimes".
Des photos de la capitale ukrainienne au petit matin diffusées par l'AFP montraient des pans d'immeubles détruits, des secouristes en train de rechercher des victimes au milieu des décombres et des pompiers combattant des incendies.
De son côté, l'armée russe, qui a fait état de près de 200 drones ukrainiens interceptés dans la nuit, a affirmé, comme après chaque attaque d'envergure, avoir uniquement frappé des infrastructures militaires, dans la région de Kiev et à Zaporijjia (centre-est).
Trois civils dans la région russe de Koursk, et un autre dans celle de Belgorod, ont par ailleurs été tués mardi dans des frappes ukrainiennes, selon les autorités locales.
- "Cynisme" de Poutine -
Le président Zelensky a dénoncé un "pur terrorisme" après ces nouveaux bombardements meurtriers.
Vladimir Poutine "veut que la guerre continue", a-t-il affirmé, après que le président russe eut refusé à plusieurs reprises la demande de Kiev - appuyée par les Etats-Unis et les Européens - de cessez-le-feu inconditionnel en préalable à des discussions de paix.
Le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriï Sybiga, a accusé M. Poutine d'"agir ainsi délibérément, en plein G7", avec un "objectif très simple : faire passer les dirigeants du Groupe des sept pour des faibles".
Berlin a promis, de son côté, d'"accroître la pression" sur Moscou après ces attaques meurtrières, considérant que le chef de l'Etat russe voulait la "capitulation" de l'Ukraine.
Pour sa part, le président français Emmanuel Macron a dénoncé le "cynisme" de Vladimir Poutine après ces frappes.
- Pourparlers bloqués -
Les récents pourparlers de paix entre les deux belligérants sont bloqués, ceux-ci campant sur leurs positions, très éloignées.
La Russie a rejeté la trêve "inconditionnelle" voulue par l'Ukraine qui a pour sa part qualifié d'"ultimatums" les exigences russes.
Si Volodymyr Zelensky souhaitait parler avec Donald Trump de l'achat de matériel militaire à Washington, en marge du G7 au Canada, la rencontre n'aura pas lieu.
Le président américain a prématurément quitté lundi le sommet afin de se consacrer au conflit entre Israël et l'Iran, selon la Maison Blanche.
Sur le terrain, les forces russes, qui occupent toujours près de 20% de l'Ukraine, poursuivent leur avancée sur le front oriental face à une armée ukrainienne moins nombreuse.
M.Marchal--JdCdC