

La Flottille dit poursuivre sa route pour Gaza malgré les interceptions par Israël
La Flottille pour Gaza a dit tôt jeudi poursuivre sa route vers le territoire palestinien en guerre malgré l'interception mercredi soir de plusieurs de ses bateaux par la marine israélienne.
Israël a stoppé "plusieurs navires", a indiqué le ministère des Affaires étrangères israélien, le porte-parole de la Flottille, Saif Abukeshek, faisant état de 13 bateaux transportant 200 personnes au total.
Parmi les passagers de bateaux interceptés figure l'activiste suédoise Greta Thunberg, que les autorités israéliennes ont montrée en train de récupérer des effets personnels, entourée par des hommes armés.
La flottille Global Sumud ("résilience" en arabe) a dénoncé "une attaque illégale contre des humanitaires non armés" et appelé "les gouvernements, les dirigeants mondiaux et les institutions internationales à exiger la sécurité et la libération de toutes les personnes à bord".
"Ils sont déterminés. Ils sont motivés et font tout ce qui est en leur pouvoir pour briser le blocus tôt ce matin", a assuré M. Abukeshek.
- Délégation israélienne expulsée de Colombie -
L'interception par les forces israéliennes est un "crime de piraterie et de terrorisme maritime contre des civils", a estimé mercredi soir l'organisation islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza et dont l'attaque contre Israël le 7 octobre 2023 a déclenché le conflit.
Le ministère turc des Affaires étrangères a accusé Israël de commettre "un acte de terrorisme" et le président colombien Gustavo Petro a annoncé l'expulsion de la délégation diplomatique israélienne dans son pays en réaction.
En France, le chef de la diplomatie Jean-Noël Barrot a appelé les autorités israéliennes "à assurer la sécurité des participants".
En Italie, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés à Rome et Naples mercredi soir pour protester contre l'interception, relayant l'appel des principaux syndicats italiens à une grève générale pour la journée de vendredi.
L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan, qui avait pris place à bord de la flottille, a de son côté accusé Israël d'avoir arrêté "illégalement" et "arbitrairement" des "centaines" de personnes.
La députée européenne avait commencé à témoigner dans un direct sur Instagram après avoir assisté à l'arraisonnement d'une embarcation se trouvant à proximité, avant de jeter son téléphone à l'eau au moment de l'abordage du navire où elle se trouvait.
Partie d'Espagne début septembre, la Flotille se présente comme une "mission pacifique et non violente d'aide humanitaire". Elle rassemblait initialement environ 45 bateaux et des centaines de militants propalestiniens originaires de plus de 40 pays.
La Flottille dit vouloir "briser le blocus de Gaza" et fournir "une aide humanitaire à une population assiégée confrontée à la famine et au génocide".
Outre Greta Thunberg et Rima Hassan, elle comprend notamment le petit-fils de Nelson Mandela et ex-député sud-africain Mandla Mandela et l'ancienne maire de Barcelone Ada Colau.
L'Italie et l'Espagne avaient dépêché des navires militaires pour escorter la flottille après des "attaques par drones" dans la nuit du 23 au 24 septembre, dénoncées par l'ONU et l'Union européenne, similaires à deux attaques attribuées à Israël par la flottille quand elle était ancrée le 9 septembre près de Tunis.
Mais mercredi, le gouvernement espagnol a demandé à Global Sumud "de ne pas entrer dans les eaux désignées comme zone d'exclusion par Israël" et souligné que le navire espagnol ne franchirait pas cette limite.
La frégate italienne avait cessé son escorte à 150 milles nautiques (275 km) du territoire.
En juin et juillet, la marine israélienne avait déjà arraisonné deux voiliers d'aide humanitaire se dirigeant vers Gaza, avec Greta Thunberg et Rima Hassan à leur bord. Toutes deux avaient été débarquées en Israël puis expulsées.
R.Roche--JdCdC