Journal du Club des Cordeliers - Dermatose des bovins: la ministre de l'Agriculture chez les éleveurs touchés

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Dermatose des bovins: la ministre de l'Agriculture chez les éleveurs touchés
Dermatose des bovins: la ministre de l'Agriculture chez les éleveurs touchés / Photo: JEFF PACHOUD - AFP

Dermatose des bovins: la ministre de l'Agriculture chez les éleveurs touchés

Près d'un mois après les premiers cas de dermatose des bovins, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard rencontre jeudi des éleveurs en Savoie et Haute-Savoie, où plus d'un millier de bêtes ont été euthanasiées et 310.000 doivent être vaccinées.

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Tenus à distance de la préfecture de Chambéry où la ministre est arrivée en début de matinée, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées pour manifester leur colère dans la gestion de cette épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

"Genevard, t'arrives trop tard!" ont scandé les manifestants, emmenés par deux syndicats, la Confédération paysanne et la Coordination rurale.

"Faire de la vie des animaux, du travail des gens, juste de la marchandise, c'est n'importe quoi", dénonce Kshoo, transformateur de produits biologiques à base de chanvre près d'Entrelacs, commune savoyarde où le premier foyer a été détecté, venu en soutien de la Confédération paysanne.

Le premier cas a été signalé le 29 juin et, en date du 23 juillet, 34 foyers ont été détectés en Savoie et Haute-Savoie, selon le ministère.

Les mesures d'euthanasie des troupeaux concernés, destinées à stopper la propagation de la maladie, ont suscité une vive émotion dans les zones touchées où certains éleveurs ont tenté plusieurs jours durant de bloquer l'accès à leurs exploitations pour empêcher l'abattage.

Quelque 1.500 bêtes, pour 33 troupeaux, ont été euthanasiés, selon Christian Convers, secrétaire général de la Coordination rurale et éleveur en Savoie.

- "Cirque" -

"On est plus pertinent à être ici (dans la rue, ndlr) que d'être à l'intérieur pour cautionner un cirque qui encore une fois va amener juste à valider quelque chose qui a été décidé dans les bureaux parisiens", a réagi Stéphane Galais, porte-parole de la Confédération paysanne.

La ministre participe à la préfecture à une "réunion de crise" avec des représentants des éleveurs, élus et autorités de la Savoie et de la Haute-Savoie.

Elle est venue signer une charte d'accompagnement destinée à "soutenir financièrement et psychologiquement les éleveurs" concernés. Elle se rend ensuite dans une exploitation de Hauteville-sur-Fier, près d'Annecy, pour assister à des opérations de vaccination, qui ont débuté le week-end dernier et concerne environ 310.000 bovins.

L'État a annoncé qu'il indemniserait les propriétaires d'animaux euthanasiés et prendrait en charge l'élimination des carcasses.

Les manifestants ont dénoncé les mesures d'abattage total mises en œuvre ces derniers jours dans les troupeaux où se sont déclarés des cas de DNC, mais aussi le manque d'accompagnement des éleveurs dont les troupeaux sont abattus.

- "Non-sens" -

"C'est un non-sens de perdre une, deux, trois bêtes sur un troupeau et de tuer tout le troupeau", a déploré Christian Convers. Il a aussi dénoncé "une faute de l'Etat" qui a selon lui tardé à obtenir les vaccins malgré les avertissements "que la maladie arrivait". "On a perdu du temps".

La DNC, qui affecte bovins, buffles et zébus, se transmet par piqûres d'insectes comme le stomoxe (une mouche piquante) ou le taon, mais n'est pas transmissible à l'humain, ni par contact avec des bovins infectés, ni par l'alimentation, ni par piqûres d'insectes.

La campagne de vaccination, "obligatoire et entièrement financée par l’État", est effectuée dans une zone réglementée de 50 km autour des foyers, couvrant la majorité du territoire de Savoie et Haute-Savoie, ainsi qu'une partie de l'Ain et de l'Isère, indique le ministère sur son site.

Un "maximum de doses de vaccins disponibles" a été commandé auprès de l'Union européenne "moins de 48 heures après le premier foyer confirmé le 29 juin", souligne-t-il.

Un animal vacciné est protégé à partir de 21 jours après l'injection d'une dose et les vaccins ont été utilisés avec succès pour éradiquer la maladie, notamment dans les Balkans, en Grèce et en Bulgarie à la fin des années 2010, selon le ministère.

M.Moreau--JdCdC