

Barrage de Top 14: Clermont au défi de la ferveur bayonnaise
Invité de dernière minute dans le Top 6, Clermont se prépare à faire face à la ferveur de Bayonne vendredi en barrage de Top 14, dans un stade Jean-Dauger attendu en ébullition au moment de retrouver les phases finales pour la première fois depuis 33 ans.
Inconstants toute la saison, les hommes de Christophe Urios ont dû patienter jusqu'à l'ultime journée de la saison régulière pour assurer leur place en barrages, avec un succès probant sur la pelouse de Montpellier (23-10), conjugué à une défaite du Stade rochelais.
Avec au compteur seulement trois victoires à l'extérieur cette année, les Clermontois, qui n'avaient plus disputé de phases finales de Top 14 depuis 2021, se sont préparés à la ferveur basque, se programmant des entraînements avec la Pena Baiona (l'hymne des supporters de l'Aviron) en fond musical.
"L'idée, c'était de se confronter à cela, qu'on ne passe pas une semaine à se préparer tranquillement, sans bruit autour de nous, et appréhender l'ambiance des grands soirs à Bayonne", a expliqué l'entraîneur des lignes arrières de l'ASM Frédéric Charrier, qui pointe les difficultés à "se connecter, se parler, trouver des repères dans un contexte aussi bruyant".
Preuve de l'engouement à Bayonne, les supporters basques ont fait la queue dimanche matin pour décrocher leur billet pour ce barrage historique, qui réveille des souvenirs d'avant la professionnalisation, quand l'Aviron s'était hissé en 1992 jusqu'en quart de finale du championnat face au voisin biarrot. Avant d'être cruellement éliminé sur un drop.
- "Pas une finalité" -
"On a écrit l'histoire, mais il ne faut pas que ce soit une finalité", prévient le manager de l'Aviron bayonnais Grégory Patat, qui veut voir plus loin que ce match. "C'est une autre compétition qui commence, et il ne faut pas fixer de limites."
Seule équipe invaincue à domicile cette saison, aussi bien dans leur antre de Jean-Dauger que lors de leurs deux délocalisations au stade Anoeta de Saint-Sébastien, quatrièmes de la saison régulière, les Basques peuvent nourrir de légitimes ambitions.
S'ils peuvent compter sur leur facteur X des lignes arrières, le centre Sireli Maqala, ou leur artilleur à l'ouverture Joris Segonds, les Bayonnais sont cependant privés de leur expérimenté centre Manu Tuilagi, et découvrent ce niveau et la pression qui en découle.
"Ce sera ce type de match avec de la tension, des matches qui en quelques secondes peuvent t'échapper, ou basculer d'un côté comme de l'autre", avertit le Clermontois Frédéric Charrier, qui veut s'appuyer sur l'expérience acquise par l'ASM en Champions Cup cette saison et en Challenge l'an passé, sans compter celle de Christophe Urios, qui a déjà atteint ce niveau avec Oyonnax, Castres et Bordeaux-Bègles.
"Je suis venu ici à Clermont pour jouer ce genre de match, mais en même temps je ne veux pas mettre mon équipe dans la +mouise+", déclare le demi de mêlée clermontois Baptiste Jauneau, partagé entre "excitation" et "appréhension". "Je vais apprendre mais je suis bien entouré de mecs avec beaucoup d'expérience", assure le jeune capitaine (21 ans).
"C'est un groupe qui doit le vivre pour la première fois", reconnaît de son côté le capitaine des Basques, le deuxième ligne Arthur Iturria. "C'est une expérience collective qui est importante, pour le club et pour nous."
C.Colin--JdCdC