Journal du Club des Cordeliers - Tour de France: Pogacar met déjà le Tour à ses pieds

Euronext
AEX 1.37% 914.47
BEL20 1.13% 4530
PX1 1.29% 7822
ISEQ 0.93% 11250.91
OSEBX 0.05% 1610.4 kr
PSI20 0.02% 7695.57
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK 1% 2567.85
N150 0.67% 3633.61
Tour de France: Pogacar met déjà le Tour à ses pieds
Tour de France: Pogacar met déjà le Tour à ses pieds / Photo: Anne-Christine POUJOULAT - AFP

Tour de France: Pogacar met déjà le Tour à ses pieds

"Au pic" de sa carrière, Tadej Pogacar a assommé le Tour de France dès la première étape des Pyrénées jeudi en s'imposant à Hautacam avec plus de deux minutes d'avance sur Jonas Vingegaard, pour reprendre le maillot jaune avec une marge déjà colossale.

Taille du texte:

Le Tour est-il déjà joué? La chute la veille de Pogacar est venu rappeler que rien n'est jamais acquis dans le cyclisme. Mais il était tout de même difficile d'entretenir la flamme du suspense jeudi soir dans la fournaise de la station pyrénéenne, même si la route jusqu'à Paris est encore très longue.

Vainqueur en solo après avoir attaqué pratiquement au pied de la montée finale, le champion du monde a coupé la ligne 2:10 avant un Jonas Vingegaard grimaçant de douleur et il devance désormais le Danois de 3:31 au général, un écart déjà vertigineux.

Surtout, le Slovène a fait preuve d'une suprématie telle qu'il est difficile d'imaginer pourquoi cela changerait dans les deux jours à venir dans les Pyrénées et dans les Alpes la semaine prochaine.

"Non le Tour n'est pas fini. On a une avance confortable mais il faut rester calme", a-t-il assuré après avoir dédié sa victoire au jeune Italien Samuele Privitera, décédé la veille après une chute en course lors du Tour du Val d'Aoste.

- Pas de record d'ascension -

Mais, dans le camp Visma, on ne se faisait déjà plus trop d'illusions quant aux chances de Vingegaard de rivaliser face à une telle puissance de feu. "Pogacar a montré qu'il était le plus fort", a concédé Grischa Niermann, le directeur sportif des "frelons", qui se sont désagrégés dès le pied de Hautacam après un énorme relais de Tim Wellens.

Simon Yates, Matteo Jorgenson et Simon Yates ont disparu en quelques secondes, tous les plans étaient chiffonnés, et Vingegaard s'est retrouvé tout seul lorsque Jhonatan Narvaez a lancé Pogacar avec un sprint dont la violence a même surpris son leader.

"Je me suis demandé: mais qu'est-ce qu"il fait? J'ai suivi le mouvement, me suis dit qu'au pire j'allais exploser. Mais je me sentais bien", a expliqué Pogacar, pas du tout gêné par sa chute de la veille, donc.

Contrairement à l'année dernière, où il avait pulvérisé le record de Marco Pantani dans la montée du Plateau de Beille, le Slovène a cette fois mis 30 secondes de plus pour escalader Hautacam que Bjarne Riis, convaincu de dopage, en 1996.

Mais il a dégagé une force irrésistible pendant ses 12 kilomètres au solo pour prendre une revanche éclatante sur 2022 où Vingegaard l'avait humilié dans ces mêmes pentes.

"J'étais nerveux ce matin au départ, 2022 trottait dans ma tête. Mais j'étais aussi très motivé et quand j'ai vu que les Visma lâchaient les uns après les autres, je me suis dit que ça pourrait être une grande journée pour nous", a raconté le champion du monde qui dans la montée finale a rapidement avalé Bruno Armirail, auteur d'une échappée magnifique sur ses terres.

- "Un conte de fée" -

"Je vis un conte de fée depuis deux ans, a développé le Slovène de 26 ans. Je roule avec le maillot arc-en-ciel sur le dos, avec une équipe incroyable, des coéquipiers merveilleux, et cela me donne la force pour aller aussi loin dans la souffrance. Quand ce feu sacré s'éteindra, je vais sans doute décliner mais là je me sens au pic de ma carrière."

Si la domination du champion du monde, en route vers un quatrième Tour de France, semble déjà anéantir tout suspense, le match pour la troisième place s'annonce en revanche passionnant.

Car le podium n'est plus du tout promis à Remco Evenepoel, qui a été distancé dès le col du Soulor - au même titre que le maillot jaune Ben Healy -, et a terminé seulement septième à 3:35 de Pogacar.

Le Belge doit désormais compter avec l'émergence d'une jeune génération emmenée par l'épatant Florian Lipowitz. L'Allemand confirme jour après jour ses podiums à Paris-Nice (2e) et au Dauphiné (3e) et semble désormais être la carte-maîtresse de Red-Bull Bora, devant Primoz Roglic.

Oscar Onley et Tobias Johannessen, celui qui avait fait tomber Pogacar la veille, ont aussi fait forte impression, tout comme Kévin Vauquelin qui a passé avec maestria son premier gros test en haute montagne.

"Je commence à mieux appréhender la montagne", a réagi le Français qui a terminé sixième de l'étape devant Evenepoel.

De quoi voir plus loin? "On verra si je peux jouer le général, il reste encore une semaine et demie avec des cols vraiment durs, a-t-il dit. Mais je franchis plein de paliers, j'en suis très heureux."

M.Marchand--JdCdC