Journal du Club des Cordeliers - Tour de France: carte blanche pour Wellens dans la Montagne Noire

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Tour de France: carte blanche pour Wellens dans la Montagne Noire
Tour de France: carte blanche pour Wellens dans la Montagne Noire / Photo: Marco BERTORELLO - AFP

Tour de France: carte blanche pour Wellens dans la Montagne Noire

Fidèle lieutenant de Tadej Pogacar depuis le début du Tour de France, le Belge Tim Wellens a saisi une carte blanche inespérée sur les routes exigeantes de la Montagne Noire menant vers Carcassonne pour décrocher une superbe victoire en solitaire dimanche.

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Après s'être assuré que son leader slovène était bien au chaud dans le peloton lors de cette étape de transition, le champion de Belgique s'est glissé dans l'échappée, à la veille de la journée de repos, et s'est montré opportuniste pour offrir à l'armade UAE sa cinquième victoire sur cette Grande Boucle.

"Pogi", ravi pour son ami âgé de 34 ans, a passé une journée tranquille et compte toujours 4 min 13 d'avance sur son dauphin Jonas Vingegaard, alors que le Mont Ventoux attend le peloton mardi.

"Il a eu une opportunité qu'il a saisie à bras le corps", a souligné Pogacar, qui s'est dit "encore plus heureux pour lui que quand (il) gagne une étape", avant de rejoindre Wellens pour une conférence de presse exceptionnellement tenue en commun.

- Feu d'artifice belge -

Le champion du monde a pu profiter du calme de la deuxième partie d'étape pour suivre la performance impressionnante de son pote, avec qui il roule souvent près de leurs domiciles monégasques.

"Comment a l'air Tim?", a questionné Pogacar en pleine course, "Fabuleux", a répondu son directeur sportif à l'oreillette, alors que Wellens filait tout droit vers une entrée en grande pompe dans le cercle fermé des 113 coureurs ayant levé les bras sur les trois grands Tours.

A la veille de la fête nationale en Belgique, le feu d'artifice aurait pu être total puisque le rouleur de la Visma Victor Campenaerts a pris la deuxième place, et que son coéquipier Wout Van Aert a bien failli compléter le podium, devancé au sprint par Julian Alaphilippe.

En réglant le groupe des poursuivants, le Français a d'ailleurs cru signer la première victoire française et a même levé les bras, pas informé de la présence des deux Belges à l'avant en raison d'un "problème de radio" suite à sa chute dans les premiers kilomètres.

Trois autres tricolores se placent dans le Top 10: Axel Laurance (5e), le 11e du général Jordan Jegat, toujours aussi remuant (8e) et Valentin Madouas (10e).

Avec ce succès de Wellens au pied de la cité médiévale, les coureurs belges en sont à cinq succès en 15 étapes, après le chrono remporté par Remco Evenepoel, contraint à l'abandon samedi, la première étape réglée par Jasper Philipsen, et les deux succès de Tim Merlier.

Le natif de Saint-Trond avait déjà montré sa forme éblouissante depuis le début du Tour, infatigable passeur de relais en tête du peloton, essoreuse insatiable et funeste pour les cadors du général.

Au pied de la terrible montée vers Hautacam jeudi, il avait écœuré son monde en imprimant un tempo d'enfer, asphyxiant les prétendants au général.

Après une autre journée dans le rôle de la locomotive sur la route de Mûr-de-Bretagne, Pogacar avait salué l’œuvre d'"un formidable capitaine de route, un gars unique sur le vélo et en dehors".

- Dévouement -

"Si un coureur mérite la victoire dans le Tour de France c'est Tim Wellens. Il est si dévoué à Tadej, il est tout le temps avec lui, à cinq centimètres de sa roue, à le protéger en course, en camp d'entraînement, tout le temps", s'est réjoui le manager d'UAE Mauro Gianetti, au sujet de son coureur qui avait fait le nécessaire pour endosser le maillot à pois en début de Tour et libérer son leader des obligations protocolaires.

"J'ai eu une opportunité, je l'ai saisie, et j'ai eu les jambes pour aller au bout. Mais j'échangerais ma victoire contre le maillot jaune de Tadej à Paris", a souligné Wellens après sa victoire, comme pour illustrer ce dévouement.

Peu après le départ de Muret, il a d'abord rempli sa mission principale en accompagnant son leader dans un peloton réduit à la portion congrue après une chute qui a un temps retardé l'intégralité des candidats au podium dont Jonas Vingegaard, alors que ses coéquipiers de la Visma tentaient de se glisser à l'avant. Puis il a "suivi un mouvement pour être dans l'échappée".

Wellens a ensuite fait étalage de sa puissance dans la Montagne Noire, en plaçant une attaque tranchante à 43 km de l'arrivée, qui a dû lui rappeler son raid solitaire triomphal fin juin, lors du championnat de Belgique, où il avait pris le large à... 42 km du terme.

Même procédé, et même réussite finale grâce à un écart qui s'est accru inexorablement, permettant au Flamand de savourer son jour de gloire.

G.Gaillard--JdCdC