

Ligue 1 - Le Havre: malgré le chambardement, le maintien reste l'objectif
Malgré son rachat par le fonds d'investissement américain Blue Crow Sports Group et un grand chambardement de son effectif, l'objectif se limite une nouvelle fois au maintien pour Le Havre AC cette saison.
Après une prolongation du bail en Ligue 1 assurée grâce à un pénalty à la 98e minute de la dernière journée, les Normands ont connu un été agité.
Négociée pendant des mois par Vincent Volpe, l'homme d'affaires américain propriétaire depuis 10 ans, la cession du club doyen, fin juin, l'a propulsé dans l'univers de la multipropriété, puisque Blue Crow contrôle aussi le club mexicain du Cancun FC ou les Espagnols du CD Leganes.
D'emblée, les nouveaux maîtres des Ciel et Marine ont tenu à rassurer en promettant que leur gestion n'aurait rien à voir avec celle qui a mis Bordeaux ou Lyon dans une situation financière noire, ni avec celle de Strasbourg ou Troyes, devenus des clubs-filiales de Chelsea et Manchester City.
Mais ils ont aussi clairement annoncé qu'ils n'allaient pas bouleverser le fragile équilibre financier et sportif du Havre.
"Il est évident qu'il y aura un risque élevé de relégation cette année, comme cela est naturel pour une équipe qui n'est remontée que depuis deux ans (dans l'élite) et qui aura un budget faible par rapport aux autres", avait exposé Jeff Luhnow, co-fondateur de Blue Crow.
Le directeur sportif Mathieu Bodmer avait déjà affiché la couleur dès fin mai, rejetant toute "ambition démesurée" la saison prochaine.
"On ne va pas s'inventer une vie. (...) Ce qu'on a promis depuis le début, c'est de ne pas mentir, de ne pas vendre du rêve, c'est de s'accrocher, c'est de mouiller le maillot et de travailler", avait-il poursuivi, en conférence de presse.
- "Des salaires divisés par deux ou par trois" -
"Si on pouvait se maintenir dès février ou mars, on serait heureux, ça permettrait de travailler différemment. Mais le plus important c'est qu'on se maintienne", avait insisté l'ancien milieu de terrain.
Dernier club de Ligue 1 à avoir obtenu le feu vert de la DNCG, Le Havre a vu sa masse salariale et ses indemnités de transfert encadrées. Un moindre mal puisqu'il comptait de toute façon réduire la voilure dans un contexte de droits télé en chute libre.
"Il faut faire comprendre à des garçons qui avaient des contrats élevés pour nous, dans un contexte différent de celui quand ils sont arrivés (...), de potentiellement repartir chez nous un an ou deux ans de plus, avec des salaires divisés par deux ou par trois. Ce n'est pas simple", avait reconnu Bodmer fin mai.
Seul l'international hongrois Loïc Nego semble avoir été sensible à cet argument en prolongeant pour un an.
Les gardiens Arthur Desmas et Mathieu Gorgelin, le milieu russe Daler Kuziaev, et les attaquants Josué Casimir, Ahmed Hassan et André Ayew, sont, eux, partis en fin de contrat, alors que Timothée Pembélé, Mahamadou Diawara et Junior Mwanga ont quitté Le Havre à l'expiration de leurs prêts.
Avec zéro euro de recette côté départs, les Normands ont logiquement fait un recrutement à zéro euro, avec les latéraux Thomas Delaine et Fodé Doucouré, arrivés libres de Strasbourg et du Red Star, tout comme le gardien Mory Diaw (Clermont, L2) ou l'attaquant Godson Kyeremeh (Caen, National).
Le défenseur international japonais Ayumu Seko et le milieu suisse Felix Mabimbi, dénichés dans le championnat helvétique, feront, eux, figure de curiosités.
S.Simon--JdCdC